20110419

De la necessité de l'autre, Mondes persistants et autre drogues...

http://www.dofus.com/fr

Bonjour à tous!

J'ai le trac, c'est mon premier message sur mon tit blog à moi (depuis le temps que j'hésite à en faire un, y voyant une sorte de culte dissimulé de l'égocentrisme).

Bon je vais me présenter, sinon ça va pas faire "sérieux" j'imagine.

-A noter que je ne présenterais jamais de manière véridique et sérieuse, car en tant que fan de Roleplay (ndlr: jeu de rôle en français bande d'incultes) et surtout fan de la sauvegarde de ma vie privée, je ne lâcherais pas en pâture mon identité, ma famille ou même mes amis à la foule en délire du web-
[principes de Jeu]
Mon avatar se nomme "Tetsuga", il s'agit une guerrière versée dans les arts occultes de la baston à mains nues -ou au marteau de temps à autre-, elle exerce ses talents (ça fait un peu prétentieux hein? veuillez prendre note de ce fait pour plus tard) dans l'univers du monde des Douze, sur le (MMORPG) "meuporg" Dofus, en compagnie de ses frères d'armes, la Guilde des Vieux (oui oui je sais c'est moisi comme nom, mais j'avais le choix entre leur compagnie et un nom de guilde qui "sonne vachement bien", j'ai fais mon choix...)

Le principe est simple comme une grande paire de tarte dans la face d'un Pokémon (soul silver, ça craint moins que heart gold bien sur!). Le jeu consiste donc à se balader dans un univers un chouilla déjanté (à l'humour bien particulier) dans lequel vous avez le choix entre "partir à l'aventure la brindille au bec et les couilles en bandoulières" ou se planter en plein milieu d'une map (ça correspond aux cases sur une mappemonde, les différentes map composant la surface de cet univers) et crier à qui veux l'entendre "j'en ai une plus grosse que la tienne, viens te fritter avec moi on va prendre les mesures!!" (le tout accompagné de moultes onomatopées en sms chères à la prime jeunesse).

Laissez moi vous avertir tout de suite, j'ai choisi la première option, donc je me marre avec les copains de la guilde, et nous mettons de temps en temps de belles fessées aux petits joueurs irrespectueux (ceux ayant choisi souvent la seconde option de jeu).

Pour les curieux, le jeu est expliqué par ici et détaillé dans les moindres détails via l'url sus-cité (en légende sous l'image ci dessus).
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Il est assez intéressant de s'attarder sur le besoin de l'autre dans une société ou l'individualisme est -par définition- grandissant, et c'est là tout le paradoxe!
Nous vivons donc en société en tant qu'individus -cherchez l'erreur- et nourrissons le paradoxe à l'extrême, allant jusqu'à vouloir cultiver la notion de soi, tout en se disant "partie intégrante" de notre système communautaire.

Parti de ce constat et passionné de réflexions constructives sur les divers thèmes environnementaux (à prendre à la lettre), j'ai donc fais l'exercice le plus périlleux de la discipline d'étude socio-culturelle, à savoir "intégrer une communauté extra-normale, afin d'en étudier les mœurs". Me voilà donc versé dans l'art du tchat, du "clic à gogo"et de la définition du soi dans un monde persistant, en l'occurrence Dofus, et plus précisément deux serveurs de jeu (la population étant telle que la société a eu recours à l'artifice de différentes sphères d'existence, identiques trait pour trait, mais variant au niveau des individus les composant). j'ai donc atterri sur le serveur nommé Jiva (chaque sphère -comprendre serveur- possède un nom fidèle à la mythologie et au "back ground" de l'univers, créé de toutes pièces par les concepteurs Lillois) -oui ce fut là un choix de poursuivre cette expérience dans un monde créé par des individus de ma communauté, française en l'occurrence-

Après nombre péripéties -le jeu est un reflet cruel de notre système social, les tabous et les interdits ne l'étant pas sur celui ci, les jeunes inexpérimentés se sentent impunément puérils et railleurs, voire cruels pour beaucoup- j'ai fini ma course sur le serveur Allistair (nom du roi d'une partie de ce monde), en compagnie d'Esperanze, mon premier ami pixelisé et bien d'autres dont je vous parlerais surement au cours de mes illustrations narratives, bien que vous vous en fichiez surement   éperdument, et je ne vous en tiendrais pas rigueur.

Sur ce genre de jeu, le piège est le suivant: vous débarquez frais comme un pet sans odeur, naif et avide de découvrir le monde, vous créez un avatar -Tetsuga la disciple sacrieuse- et essayez de vous faire une place dans la communauté, par des faits et gestes que vous jugerez sérieux ou pas.

Le piège étant, et je pèse mes mots quand je parle d'un véritable piège, c'est que très vite, vous rencontrez des avatars d'autre personnes, vous jouez ensemble à tuer les viles créatures animées par la rage et l'amertume d'un développeur mégalomane voulant mettre en échec les ruses les plus fourbes par les même procédés, mais très rapidement, vous voilà le cul entre deux chaises, ballotté par votre "vie privée" -la vraie, l'infâme, l'heureuse, la réelle- et votre "vie pixelisée", car l'avatar vit, agit, parle et meurt (temporairement néanmoins), la communauté des avatars est née, elle vit avec ou sans vous, mais la relation entre les joueurs se fait inexorablement, et vous développez rapidement un certain affect pour ces joueurs derrière les avatars...

Jusqu'au jour où, vous vous levez un matin, embrassez votre époux(se) et vous surprenez à penser à eux, derrière l'écran, d'autant qu'ils vous sollicitent via les forums de discutions "alors, comment vas tu? tu t'es pas connecté cette semaine, nous avons fait ceci, cela, on t'attend pour faire autre chose etc, etc".

Nait donc une seconde personnalité, issue du terreau fertile de l'imagination de l'enfant sommeillant en chacun, et agissant selon des règles, des codes qui, même s'ils se rapprochent de ceux auxquels nous nous confrontons chaque jour au travail, dans les transports, lors de soirées entre amis, n'en restent pas moins qu'ils n'appartiennent pas à notre monde, et sont souvent marginalisés par la conscience collective comme étant de nature "Déviante".

Je vous rassure tout de suite, je me porte très bien avec moi même et mon entourage, je ne pense pas souffrir d'un quelconque trouble psychique ou psychiatrique. Mais force est de l'admettre, on se prend au jeu, on se créé une personnalité qui nous ressemble parfois plus que celle que l'on présente dans la "vraie vie", la barrière sociale étant implicite et les conséquences d'un écart de conduite étant de toute façon peu conséquentes.

Voilà en quelques mots (pour certains cela fait long, pour d'autre ce texte les aura séduit, chacun ses goûts, ils sont de toute façon tous dans la nature, "même les mauvais" disait Coluche -et il avait bien raison-) une création de notre univers contemporain, les mondes virtuels, dits "mondes persistants" selon le vocable du milieu, créant une extension plus vraie que nature de notre moi profond -Freud se serait régalé d'y mener ses recherches, c'est réellement une expérience fascinante, bien que fortement addictive et chronophage, je vous l'assure!- On s'y prend, on s'y perd, on s'y laisse égarer par l'envie d'un quelconque Eden, bercé par le coté mythique (qui a dit Meetic?) et fantastique d'une vie meilleure, mais il y a là bas autant de bon comme de mauvais cotés, l'esprit en cachant de manière insidieuse ceux que nous ne voulons voir, comme le miroir de l'âme, la pensée de l'homme n'est menée que par son subconscient, alter-ego incompris ou trop bien de chacun de nous.

Je vous laisse méditer -si l'envie vous en prenait- sur ces quelques mots, et vous salue bien bas.

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